29 juillet 2007

Les vacances



Une synthèse des mes coups de cœur de l’été.

Commençons par 3 vins de plaisir issu du Gamay. J’adore les boire bien frais avec les salades estivales et des grillades. Le Fleurie de Printemps d’Yvon Métras 2005 est une friandise : un nez de cerise, de violette et de fruits rouges, une bouche gourmande, un concentré de fraîcheur et de fruits, la synthèse d’un grand beaujolais.

Avec comme oncle, Marcel Lapierre et comme cousin Philippe Pacalet, l’artiste du pinot noir, Christophe Pacalet a hérité du talent des 2 vignerons : une vinification naturelle très précise sans soufre, la recherche de la pureté aromatique du fruit, la finesse et l’élégance, son Côte de Brouilly et surtout son Moulin à vent sont des perles rares.

Quelques vins rouges éparpillées : le Saumur Rouge Cuvée Bagatelle (Manoir de la Tête Rouge) est un excellent vin de soif, un cabernet sans artifice issu d’une vinification bio. L’huisserie 2004 de chez Alliet est un chinon difficile à boire en ce moment, fermé et raide.

Les poissons et les crustacés ont constitué la majorité de nos repas, le homard breton étant le roi. Je l’adore doré au beurre servi avec une réduction de son jus accompagné de crème fleurette ou sauté au jerez et au safran.

Les langoustines sont aussi de la partie, à la mayonnaise ou dans des préparations plus complexes avec une sauce crémée au pamplemousse.

Les grands vins blancs s’imposent logiquement, la cuvée Edmond 2000 de chez Mellot me réconcilie avec les vins de ce domaine. J’avais été déçu par des cuvées jeunes trop lourdement boisées. L’extra brut de chez Selosse (dégorgement 2005) dans son style oxydatif se retrouve un excellent complice du homard.

L’accord d’un Muscadet de chez Guy Bossard avec des crevettes grises est toujours parfait, les cuvées 2005 sont toutes très équilibrées, une préférence pour la cuvée « Bossard » embouteillée spécialement pour le négociant Vino Vini à Saint Nazaire.

Je n’oublie pas les vins de Loire et les Vouvray de chez Philippe Foreau, le demi-sec 1996 est sur un profil aromatique semblable au homard et le 1989 un vin magique avec les langoustines au jus de pamplemousse.

07 juillet 2007

Repas dégustation en Sologne: Grande soirée

Le printemps s’est terminé avec le cinquième dîner vieux vins de l’année. Je parle rarement de prix, mais les demandes par email sont nombreuses, donc pour cette soirée avec les vins et les plats, il fallait débourser 400 Euros (x 8 invités).
Les bouteilles ont été dégustées à l’aveugle, un choix des participants qui souhaitaient découvrir des inconnus gustatifs sans connaître la provenance et le millésime.
Les bulles 1995 de chez Philippe Foreau ont fait un véritable honneur à l’appellation, une explosion de fraîcheur avec un nez d’une folle complexité. Une mise en bouche parfaite pour la suite. La bouteille de Krug Collection 1973 allait constituer une nouvelle étape dans l’univers des grands vins : un nez magnifique avec des notes de terre humide, de résine de pin, de pain d’épices et de fruits secs, une grande nervosité en bouche avec la fraîcheur attendue. La première émotion de la soirée.
J’avais préparé 2 blancs pour les langoustines grillées au beurre de basilic. Un vin provencal, le Château Simone Blanc 1984 (Palette) allait confirmer l’excellent vieillissement de ce cru situé à proximité d’Aix en Provence : un nez aux notes de tilleul, de miel, de citron confit. En bouche, c’est un vin viril qui manque un peu de subtilité pour vibrer avec le plat. Il nous fallait un vin avec une minéralité prononcée. La deuxième bouteille allait nous emmener dans les années 40 avec le mythique millésime 1947. Le Chablis Moutonne du Domaine Long Depaquit, bouteille au niveau imparfait, vin d’apparence fragile avec une magnifique coloration dorée est rentrée dans mon panthéon des très grands vins : nez complexe mêlant des notes pétrolées, la terre mouillée, le café, des notes de miel et de caramel, longueur en bouche vibrante… Il domine le plat, on en oublie la qualité de ces grosses langoustines.

Un magnifique filet de bœuf accompagné d’une sauce au vin légèrement poivrée et de pommes rissolées devait permettre de soutenir les 3 vieux vins rouges.
La dégustation du monumental La Landonne 1983 en carafe 4 heures à l’avance se passera de commentaires, que du bonheur et quelle jeunesse (un accord parfait avec le plat). J’avais donc cru avoir fait une erreur en plaçant ce cru en premier.
Mon second vin rouge, un cru du Liban, le Château Musar 1959 pouvait-il donner la suite ? Avec bonheur il passa favorablement l’examen, ses points forts : la longueur, la finesse, un nez évoquant les épices du sud, le chocolat amer, le tabac, dans un style vieux bourgogne.
Le troisième vin, Les Poyeux 1937, un Saumur Champigny rarissime, un vin au bouquet intact, léger avec un retour dans la jeunesse des arômes. Un vin émotion acquis pour une somme modique (50 Euros). Un vin de dessert ou un dessert uniquement ? J'avais choisi une mousseline très citronnée avec un classique château de Barsac : Climens 1990. On ne loupe jamais ce type d'accord.