10 février 2013

La Bourgogne et ses vins "naturel", la grande dégustation.

Je souhaitais depuis longtemps organiser une dégustation comparative des vins de ces vignerons passionnés, aux idées bien arrêtées, laissant le vin libre, travaillant la terre et le sol avec force et courage, des vins où l'abus de souffre est impossible, où toutes les saletés de la chimie sont bannies, ... Enfin des vins que l'on a envie de boire, à grandes lampées.

La bourgogne est ma région préférée et depuis 10 ans j'en achète beaucoup, je ne suis pas un ayatollah du bio, d'ailleurs je n'aime pas ce terme mais j'aime un style de Pinot Noir. Ce soir j'ai invité 7 amis pour déguster un échantillon de quelques flacons bourguignons, parfois des bouteilles rares, des vins libérés. Nous allons finalement faire une grande dégustation avec 10 bouteilles pratiquement toutes splendides. Les bouteilles sont servies à l'aveugle par paire puis nous les découvrons ensuite, chaque série donne lieu à des échanges vifs, j'ai cherché à monter en puissance mais dans les commentaires ci-dessous vous constaterez que cela commence très fort.

1ère série :
Pinoterie 2010, Domaine Prieure Roch : cette cuvée est un assemblage de raisins issus des plus beaux terroirs du domaine (Vosne, NSG, Clos Vougeot), le vin est légèrement marqué par son élevage (rare pour le domaine) et son nez sans retrouve un peu fermé. En bouche, le vin est bien meilleur, gourmand, très digeste sur son fruit bien mûr. 15/20

Haute Côtes de Nuits, Black Pinot 2010, Yann Durieux : formé chez Prieure Roch, ce vigneron a produit un superbe vin, gorgé de fruits, un plaisir au nez sur des notes de fruits rouges. 15,5/20

2ième série:
Pommard VV, 2008, Fanny Sabre : sous une robe pâlotte, le vin affiche une belle finesse, petit fruit rouge au nez, fraise des bois, c'est croquant et gourmand. 14,5/20

Pommard "les petits noizons" 2008, Domaine Dominique Derain : la robe est d'un beau rouge, brillante, le nez est très pommard, épicé, cassis. La bouche est un peu austère mais d'une belle tension. 15,5/20

3ième série :
Chambolle Musigny, 1er Cru, Philippe Pacalet 2005 : on rentre dans le grand, nez de rose, toujours ses fruits rouges bien mûrs, l'équilibre de la bouche est bien même si cela manque un peu de longueur. Le nez surpasse la bouche 17/20

Nuits Saint Georges, 1er cru, les Argillières 2001, Domaine de Chassorney : un nez compliqué, de la réduction c'est certain, le fonds de verre est très sauvage, épicé. Le vin est en transition, il a perdu son fruit au nez. La bouche est par contre d'une belle tension sans les déviances du nez. Il mérite de l'air. 15/20

4ième série :
Vosne Romanée, Le clos Goillotte 2002, Prieure Roch : un nez extraordinaire car il nous emmène vers les épices, le poivre, la réglisse, des notes de mures et une fin de verre sur les fleurs (toujours la rose). En bouche, le vin est long, cela griotte à mort, l'équilibre est jubilatoire. 19,5/20

Vosne Romanée, 1er Cru les beaux Monts 2001, Domaine Leroy : je suis content car nous sommes dans le même style, 2001 est certes un millésime inférieur à 2002, mais ce Leroy tient parfaitement la route. Des notes florales soulignent le nez, une touche végétale dans une matière délicate (qui nous rappelle les vins du DRC), une bouche d'une belle intensité. Je préfère le clos de chez Prieure Roch mais l'ensemble est tout de même fantastique. 19/20

5ième série :
Clos de la Roche, 2002, Domaine Ponsot : j'ai hésité à sortir cette cuvée VV, car la dernière bouteille dégustée il y a 2 ans était totalement fermée. Ce soir le flacon est génial, une texture naturelle, un parfum splendide d'odeurs de roses, de pivoines, de framboises, d'une grande précision à tous les niveaux. 19/20

Chambertin Clos de Bèze, 2003, Domaine Prieure Roch: un nez magnifique sur la griotte, le tabac, le rose fanée. C'est très grand. J'adore la bouche avec des notes d'oranges sanguines, un côté salin même si la longueur est moindre que le vin de Ponsot. 18,5/20

Les 4 derniers vins sont hors nomes, avec la grâce qu'on retrouve dans les grands crus, des vinifications en vendanges entières, livrant des nez au parfum majestueux de roses qu'on retrouve aussi au Domaine de la Romanée Conti.
Les robes sont légères, les bouches délicates, digestes, sur le fil de l'équilibre (légère volatile). Je pense qu'on est dans le sublime de la bourgogne.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'adore moi aussi les vins de chez Prieure Roch, dommage que les prix aient totalement flambé depuis 3/4 ans car à 60 euros la bouteille de Pinoterie 2010 et minimum 150 euros pour un clos des corvées c'est pas fait pour toutes les bourses (sachant que les bouteilles sont irrégulières!)