Le Wine Investable Index comprend 24 bordeaux des millésimes 1982 à 2005, avec des notes de Robert Parker, supérieures à 95/100 (plutôt supérieures à 98/100 pour les 1ers Grands Crus). Il s'agit de l'index des vins d'investissement par excellence. Son évolution entre 2006 et 2008 est remarquable avec une correction très limités en 2009.
Robert Parker, leader d'opinion du vin, a une influence incontestable sur l'économie du vin. Trois économistes de l'Institut national de la recherche agronomique (Héla Hadj Ali, Sébastien Lecocq et Michael Visser) ont cherché à mesurer l'impact réel de ce gourou. Leur stratégie empirique était particulièrement astucieuse : en 2003, contrairement à ses habitudes, Parker a annulé (semble-t-il, par crainte d'attentats en France.) son voyage printanier à Bordeaux, durant lequel il goûtait et notait des dizaines de vins «en primeur», avant même leur mise en bouteille. A ce moment de la fabrication, six mois à peine après les vendanges, l'évaluation de la qualité future du vin est particulièrement délicate, et donc particulièrement influençable par l'avis d'un expert au jugement reconnu. En comparant l'évolution, sur deux années, du prix des vins notés par Parker en 2002 mais pas en 2003 avec l'évolution de ceux qui ne furent évalués ni en 2002 ni en 2003, leur analyse permet d'identifier simplement un «effet Parker» : de combien le prix eût-il été modifié en 2003 si le gourou avait rendu son avis. L'impact est considérable : la notation du vin conduit à une augmentation moyenne de l'ordre de 3 euros par bouteille, soit une augmentation du prix de 15 %.
Cet effet positif est en outre beaucoup plus important pour les vins les plus prestigieux (pomerol et pauillac), et peut aller jusqu'à 14 euros par bouteille. De manière plus surprenante, l'impact de Parker est toujours positif : tous les vins se vendent plus cher lorsqu'ils ont bénéficié de l'onction du maître, même si l'avis est très réservé : le simple fait que Robert Parker décide de déguster tel ou tel vin indique qu'il s'agit d'une bonne bouteille. Le pouvoir de marché d'un tel gourou est donc considérable. Une meilleure note attribuée à un vin se solde par des centaines de milliers d'euros de différence sur la valeur de la production.
Héla Hadj Ali & Sébastien Lecocq & Michael Visser, 2005. "The impact of gurus : Parker grades and en primeur wine prices," Research Unit Working Papers 05/07, Laboratoire d'Economie Appliquee, INRA.
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